JEU ACTIF | peluche-bilboquet

Le jeu actif chez les 0-5 ans

Le développement moteur est le pilier sur lequel repose la progression du développement des autres sphères. C’est en se déplaçant et en manipulant que l’enfant arrive à explorer son environnement physique et social pour en tirer des informations essentielles. L’enfant progresse de façon équilibrée quand on lui permet de bouger, tout en lui assurant le maintien d’une bonne santé physique et mentale.

Mais attention! Le développement moteur se fait dans un certain ordre. Avant 7 ans, le petit doit passer par l’acquisition de différents types de mouvements avant de pouvoir faire un sport organisé. Les mouvements spécialisés des sports organisés comme dribler au Basketball, par exemple, seront difficiles avant cet âge.

Toutefois, de 0 à 5 ans, il lui sera utile d’apprendre et de s’exercer à se tourner, ramper, marcher, se mettre debout seul, courir, grimper, lancer, attraper, frapper du pied, déplacer des objets lourds, etc. La maîtrise de telles habiletés va lui permettre d’aimer l’activité physique tout au long de sa vie, parce qu’il se sentira compétent et vivra des succès dans ses premières tentatives de jeu actif.

Qu’est-ce que le jeu actif?

C’est une activité physique qui permet d’activer les muscles et qui provoque une augmentation du rythme cardiaque.

Entre 1 et 4 ans, l’enfant devrait être actif 180 minutes (3 heures) par jour. Cela inclus les activités de basse, moyenne et grande intensité. Pendant cette période, la proportion des activités de faible intensité doit diminuer graduellement pour faire place aux jeux plus actifs. À partir de 5 ans, c’est plus du tiers de ce temps, soit 60 mins/jour et plus qui devraient être réservées à des activités de moyenne et de grande intensité.

Comment faire pour y arriver? Voici des exemples d’activités, dont certaines peuvent se faire aussi à l’intérieur quand le temps n’est pas propice aux sorties. Chacune d’elles offre la possibilité de développer différentes habiletés, d’où l’importance de varier le plus possible. Parmi ces habiletés, on compte : la puissance des jambes, adapter ses actions selon le contexte, équilibre, agilité, coordination, rapport à la gravité, contrôle des actions.

Basse intensité : Marcher lentement, se déguiser, jouer aux blocs, jouer dans le sable, glisser.

Intensité moyenne/élevée : Marcher rapidement, pédaler, lancer/attraper, grimper, danser, courir, sauter, se tenir en équilibre.

Les activités de basse intensité peuvent parfois être modifiées afin de permettre une plus grande dépense d’énergie. Par exemple, faire un casse-tête debout, assis sur un ballon, ou sauter comme un kangourou chaque fois qu’on trouve un morceau. On peut aussi inventer des gestes pour accompagner les chansons et comptines.

Partage de la responsabilité, famille/garderie.

Un minimum de 50 % du temps est réservé aux activités de routine et transition en garderie. Tout dépend de l’âge et des besoins des enfants d’un groupe. Ces activités sont les suivantes : accueil, changements de couches, soins d’hygiène, lavage des mains, collations, repas, sieste, rangement, habillage, déplacements, et départ.

L’importance de l’activité physique dans le développement global chez les 0-5 ans

L’activité physique est directement liée au développement global des enfants. Il est reconnu qu’un niveau de compétences motrices insuffisant est susceptible de nuire aux apprentissages dès les premières années de scolarisation. C’est entre 0 et 5 ans que sont acquises les habiletés fondamentales du mouvement (lancer, attraper etc.) et celles de la locomotion (ramper, marcher, courir etc.). Le niveau de développement de ces habiletés chez les enfants de maternelle est étroitement lié à leur rendement ultérieur en écriture, puisque c’est par elles que l’enfant développe sa motricité fine.

De plus, les activités physiques de moyenne et grande intensité permettent de canaliser l’énergie et de réduire les tensions et l’agitation tout en réduisant les comportements agressifs. Elles améliorent la concentration, l’attention et les autres fonctions du cerveau. Il est donc faux de croire que les jeux moteurs favorisent les comportements dérangeants.

Le fait d’être en mouvement favorise le développement intellectuel (cognitif). Par exemple : manipuler, encastrer et transvaser, sont des habiletés qui accompagnent le raisonnement de l’enfant. Un petit qui souhaite accomplir une action devra réfléchir à la séquence de mouvements qu’il devra faire pour y arriver. D’où l’importance d’éviter d’agir à la place d’un petit. Croyant bien faire, nos actions peuvent en réalité nuire à son développement.

De plus, jouer avec d’autres enfants permet de développer les compétences sociales. L’enfant apprend à se faire des amis, coopérer, partager, attendre son tour et résoudre des conflits.

Pourquoi jouer à l’extérieur?

Parce qu’à l’extérieur, les conditions de jeu sont différentes, et permettent à l’enfant d’organiser son jeu et de s’inspirer en fonction d’éléments changeants (vent, terrain inégal, sons, matériel naturel accessible, etc.), contrairement à l’intérieur qui propose un environnement statique et prévisible. Cela lui permet de s’oxygéner en faisant des mouvements à grand déploiement. Ce que ne lui permettent pas toujours les locaux exigus et les restrictions du service de garde ou de la maison.

Pourquoi éviter les écrans?

Les directives canadiennes en matière d’activité sédentaire sont d’éviter totalement les écrans pour les enfants de 0 à 2 ans. Le temps passé devant un écran pour les enfants de 2 à 5 ans devrait être de moins d’une heure par jour. Toutefois, au Canada, 27% des petits de 2-3 ans, ainsi que 22% des petits de 4-5 ans passent plus de deux heures par jour devant la télévision.

Le temps passé devant un écran éloigne l’enfant des activités motrices essentielles à son développement. Entre 1981 et 1997, le temps de jeu alloué aux activités motrices et libres a diminué de 25%, au profit des activités sédentaires initiées par l’adulte.

En 2004, The Alliance For Children a identifié plusieurs raisons du déclin du jeu [actif] chez les enfants:

· Augmentation de la demande des leçons académiques et des tests standardisés.

· Augmentation du nombre d’heures d’activités sédentaires comme : télévision, ordinateur et jeux vidéo.

· Diminution des moments récréatifs et des espaces verts où les enfants peuvent explorer la nature librement.

· Routines quotidiennes trop chargées et peu flexibles, et trop d’activités organisées et dirigées par l’adulte (incluant les cours).

· Surabondance de jouets provenant d’émission de télévision/jeux vidéo/films qui prennent le contrôle du jeu et qui incite l’enfant à des comportements modelés aux émissions de télévision/jeux vidéo, par exemple : personnages Disney, Dora, Les Bagnoles, etc.

Pour bouger en famille...

Activités de psychomotricité en famille, pour la maison.

Références :

Gazelle et Potiron : www.mfa.gouv.qc.ca/fr/publication/documents/guide_gazelle_potiron.pdf

Portrait du développement moteur et de l’activité physique au Québec chez les enfants de 0-9 ans : https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/docs/GSC996/F142972850_Rapport_final_VersionF_vrier_2012final.pdf

Être actif, c’est bénéfique : Document de l'agente de soutien pédagogique, CPE La Grande Ourse.

Ses sources sont :

Naître et grandir : www.naitreetgrandir.com

ParticipAction : www.participeaction.com

Québec en forme : www.quebecenforme.org

Kino Québec : www.kino-quebec.qc.ca

Guide activité extérieure dans les CPE et garderies : www.mfa.gouv.qc.ca/fr/publication/documents/sf_guide_act_exterieures.pdf

Allons jouer dehors!

Mon avis :

Inutile d’inscrire coco dans un sport d’équipe à la première occasion. Il risquerait de se démotiver. Prendre confiance en lui à travers les mouvements de base est un bon préalable aux sports de groupe.

Mon avis :

On peut faire marcher l’enfant jusqu’au parc et laisser la poussette à la maison, laisser un petit monter les escaliers au lieu de le porter. Dès qu’un enfant sait marcher, il peut commencer graduellement à prendre des marches avec papa et maman, il peut aussi marcher au centre d’achat et lors des visites touristiques, etc. Un peu d’imagination suffit à améliorer la condition physique des enfants.

Sur le terrain…

Une partie du temps qu’il reste est dédiée aux jeux libres, qui sont d’une grande importance dans le développement global de l’enfant (jeux de rôles, lecture, dessin, jeux de société, etc.). Sans oublier les activités visant le développement langagier qui sont parfois moins faciles à aborder lors des jeux actifs. Il est donc simple de comprendre que le service de garde ne peut être la seule source quotidienne d’activité physique chez les enfants.

Chaque service de garde est différent. Ici, selon le temps de l’année, nous passons entre 60 et 150 minutes à l’extérieur chaque jour. Des activités de moyenne à haute intensité sont proposées aux enfants. Quand nous sortons moins, le nombre de minutes d’activité physique de moyenne et grande intensité diminue inévitablement.

Bien que j’essaie d’inciter les enfants à bouger de façon très active et plusieurs fois par jour, je ne peux leur forcer la main. Certains petits ne bougent pas assez pendant la journée. Il est donc important que les parents réservent quotidiennement du temps pour bouger afin d’être certain de rencontrer les besoins des enfants. De plus, les enfants adoptent les habitudes de leurs parents, et leur influence est celle qui compte le plus 😊

Mon truc :

Apporter du matériel de jeu lors d’une sortie au parc permet de faire des invitations, ou d’attirer des copains de jeu. Cela favorise le jeu plus actif. (petites autos, pelles, ballons, etc.)

Mon avis et mes trucs :

Il est important d’aménager la cour de façon sécuritaire pour en favoriser l’accès libre aux modules et aux jouets. Chez lui, dans la mesure du possible, un enfant devrait pouvoir passer autant de temps qu’il le désire à l’extérieur.

Voici quelques idées de matériel à tenir dans l’aire de jeu des enfants: Module(s) permettant de grimper, de glisser et de se balancer. Bac à eau, bac à sable, ballon, ballon sautoir, blocs, petits véhicules, quilles, cerceaux, corde à danser, tricycles et vélos, rubans rythmiques, tunnels.

Au parc, l’enfant a accès à des matériaux naturels qui sont une excellente source d’inspiration, et qui ont le mérite d’être gratuits! Jouer dehors contribue au développement sensoriel des petits.

L’habillage est une excellente occasion d’apprendre l’autonomie. On profite des sorties pour prendre son temps, et surtout éviter d’habiller coco à sa place. On met les mitaines à la fin, afin de lui permettre de se vêtir seul.

De plus, il est beaucoup plus facile pour des parents de sortir un ou deux enfants par temps pluvieux et en hiver, que pour une éducatrice seule d’en sortir six! Beau temps, mauvais temps…on s’amuse en famille 😊

Mon avis :

L’association internationale du jeu USA recommande aux éducatrices, entre autres choses, de fournir des jouets simples aux enfants, et de ne pas organiser leurs jeux. Je suggère la même chose aux parents. Pas besoin de jouets électroniques compliqués, avec sons et lumières. La simplicité offre beaucoup mieux pour l’imaginaire et encourage davantage le jeu actif.

Les princesses Disney et les superhéros contribueraient davantage au développement des petits s’ils restaient là où ils sont magiques : au cinéma!

Mon avis :

Pour les familles, pas besoin d’équipement spécialisé. Une présence et une participation parentale de qualité

(pas de « cell ») suffit 😊

Pourquoi ne pas instaurer une routine comme : samedi de rouler, dimanche on danse, etc. Les enfants raffolent des traditions! Cela pourrait contribuer à anticiper avec joie ces moments d’action en famille qui sont si importants pour créer de saines habitudes de vie.